Il faut dénoncer les abus de langage
« Nous sommes victimes d'un abus de mots. Notre système (les « démocraties » occidentales) ne peut s'appeler démocratique et le qualifier ainsi est grave, car ceci empêche la réalisation de la vraie démocratie tout en lui volant son nom. » Serge-Christophe KOLM.
« Ceux qui défendent un régime quel qu'il soit, le proclament démocratique et craignent de devoir cesser d'employer le mot démocratie, dès lors qu'il n'admettrait plus qu'une seule signification ». George ORWELL
Les définitions qu'on en donne sont hétéroclites ou lapidiares
« C'est avant tout le libre choix des gouvernants par la totalité des citoyens. » Georges BUIS
« La démocratie, c'est d'abord la parole. » SOLLERS
« (C'est) plusieurs partis ( qui) rivalisent pour le pouvoir tout en maintenant les droits des individus. » SCHUMPETER
Chacun en pense plus ou moins de bien
« (C'est) la seule organisation sociale qui préfère réellement les personnes vivantes aux personnes morales ou abstraites. » Yves JAGU
« La démocratiee est un mauvais système, mais elle est le moins mauvais de tous. » Winston CHURCHILL
La conception qu'en ont les politiciens qui s'en réclament, est très différente
« La démocratie ne consiste pas à mettre épisodiquement un bulletin dans une urne, à déléguer les pouvoirs à un ou plusieurs élus puis à se désintéresser, s'abstenir, se taire pendant cinq ans. Elle est action continuelle du citoyen non seulement sur les affaires de l'Etat, mais sur celles de la région, de la commune, de la coopérative, de l'association, de la profession. Si cette présence vigilante ne se fait pas sentir, les gouvernements (quels que soient les principes dont ils se recommandent), les corps organisés, les fonctionnaires, les élus, en butte aux pressions de toute sorte de groupes, sont abandonnés à leur propre faiblesse et cèdent bientôt, soit aux tentations de l'arbitraire, soit à la routine et aux droits acquis ... La démocratie n'est efficace que si elle existe partout et en tout temps. » Pierre MENDES-FRANCE
« Le problème de l’individu est de vivre d'abord sa vie quotidienne. Ses soucis personnels et ceux de sa famille l'absorbent ; le nombre des citoyens qui suivent les affaires publiques avec le désir d'y prendre part est limité. Il est heureux qu'il en soit ainsi. La cité, la nation, où chaque jour, un grand nombre de citoyens discuterait de politique serait proche de sa ruine. Le simple citoyen, qui est un vrai démocrate, se fait, en silence, un jugement sur le gouvernement de son pays et, lorsqu’il est consulté, à dates régulières, pour l'élection d'un député par exemple, exprime son accord ou son désaccord. Après quoi, comme il est normal et sain, il retourne à ses préoccupations personnelles qui ont leur grandeur, ne serait-ce que par ce qu'elles ont de nécessaire, non seulement pour chaque individu, mais pour la société. » Michel DEBRE