|
L'essai
DEMOCRATIE
le nom volé d'une idée violée
de
JEAN-CLAUDE MARTIN
est édité en e-book:
(Cliquez sur l'image pour plus d'informations)
|
|
LES CONTRIBUTIONS OU REMARQUES IMPORTANTES
que vous souhaiteriez
présenter, traitant des THEMES abordés ou de QUESTIONS D'ACTUALITE qui s'y rapportent, peuvent être
envoyées à l'adresse ci-contre. Certaines pourront être publiées ici.
|
|
|
(cliquer sur le nom pour
atteindre la page correspondante)
- Le Traité de Lisbonne
- Le Présidentialisme
- Répartition des richesses et Démocratie
- Lettres, Remarques et Avis adressés à la Commission JOSPIN
- Le Monde en crises - La responsabilté du néolibéralisme - Les Atteintes à la démocratie
- La Crise en Espagne - Chômage et rigueur sociale - Le libéralisme antidémocratique du gouvernement RAJOY
- A la suite des Indignados, l'Espagne s'engagera-t-elle, avec PODEMOS, dans un changement démocratique
- Tirage au sort, élection et démocratie, ... quid du référendum ?
TIRAGE AU SORT, ELECTION ET DEMOCRATIE |
Au rebours d'une actualité politique qui ne laisse pas espérer des changements démocratiques prochains, un large débat s'est développé, dans de nombreux cercles de réflexion, au cours de conférences et sur les forums de l'Internet, à propos de la compatibilité entre élection, tirage au sort et démocratie. Il a parfois tourné à de vifs affrontements, alors qu'à l'évidence, les tenants de l'un ou l'autre de ces deux modes de choix de législateurs et gouvernants, sont de sincères partisans d'une démocratisation importante, voire radicale, de notre république. En toute logique, et dans le but d'une action militante convergente, ils devraient plutôt s'unir, non pas sur un compromis diluant les intentions, mais un projet optimal qui fasse à chacun de ces procédés, la place pour laquelle une analyse objective de leurs avantages et inconvénients les recommanderait. Aucun ne saurait constituer la panacée en la matière ; ils ne sont que des moyens indirects de tenter d'approcher l'inaccessible démocratie absolue, directe et permanente.
Après examen des arguments des uns et des autres et approfondissement de l'étude figurant déja dans l'essai « DEMOCRATIE, le nom volé d'une idée violée », un important ajout a été introduit, dans la version livre électronique (ci-contre), dont voici, un condensé. ==>
Sans en aller à la position extrême de nier l'existence du peuple, on voit fleurir de plus en plus de déclarations qui contestent l'utilisation du mot et du concept, en politique et plus particulièrement en philosophie politique.
L'argument souvent avancé
est qu'il ne recouvre plus l'ensemble social qu'il désignait
à telle époque ou n'a plus le sens que lui
donnait tel auteur. Considéré comme indéfinissable,
il serait inapproprié de l'employer.
Cette façon de
raisonner se présente généralement
comme voulant en éviter un emploi simpliste et
abusif, notamment "populiste". Elle
émane souvent de "démocrates",
vraisemblablement de bonne foi, pour la plupart, mais
qui pour l'occasion, contestent toute référence
au concept originel de démocratie. Peut-être
ont-ils été contaminés, par l'habitude
généralisée que la démocratie
moderne est définitivement le système représentatif,
voire présidentiel, occidental, libéral,
celui que voyaient à jamais triomphant, les tenants
de "la fin de l'Histoire", après
le démantèlement de l'Union Soviétique.
Une telle façon
de penser rompt avec la logique qu'est censée suivre
tout raisonnement, plus particulièrement tout raisonnement
philosophique. Mais notre époque regorge de politologues
et philosophes littérateurs qui se complaisent
à mettre en valeur leur connaissance des grands
auteurs du passé, oubliant que leur fonction devrait
être plutôt de produire de nouvelles idées
et éclaircir des concepts imparfaitement étudiés,
lorsque le progrès des connaissances était
moins avancé.
Bien évidemment, le peuple existe.
Dans
l'essai "Démocratie, le nom volé
d'une idée violée", le peuple qui a
été clairement défini est l'ensemble
de "tous les gens de chair et
de sang" (rapprochement avec le sens
pluriel que prend le mot en anglais dans "people
are ..."). Ils sont différents, entre
eux, avec ceux d'une autre époque, d'un autre pays...
C'est un ensemble flou, mais
comment en serait-il autrement, chaque individu se caractérisant
par tant de ... caractéristiques ! Et pas seulement
les classes sociales. Leur culture, leur communauté,
genre, âge, goûts et opinions les différentient
aussi. A notre époque, la logique des ensembles
flous existe, même si peu la connaissent ou l'utilisent.
Il est inepte de nier l'ensemble peuple, parce qu'il est
composé d'individus divers Il en a toujours été
ainsi.
Rien n'empêche
de mener des raisonnements pour des parties ayant des
caractéristiques plus homogènes, par exemple,
les pauvres, les ouvriers, les paysans, etc.. Certains
parlent des 95%. Par le passé on l'appelait la
plèbe, le bas-peuple, face aux
5%, les privilégiés, détenteurs de
l'essentiel des pouvoirs politiques et richesses.
Évidemment, si
l'on considère que 5% des gens détiennent
la quasi-totalité du pouvoir, ils constituent l'oligarchie
contre laquelle les gens qui la subissent doivent lutter.
Le peuple peut alors être entendu comme « ceux
qui n'ont pas le pouvoir ». Mais, sans
jouer un rôle en matière de pouvoir, la majorité
des classes moyennes hautes est sans doute satisfaite
de la situation et ne voudra pas la faire changer. Il
ne faut pas se tromper, non plus, dans les classes sociales
qui souffrent, tous n'ont pas la conviction voulue pour
adopter des idées démocratiques avancées.
Le peuple des 95% n'est pas un monolithe de pensée
homogène. Il ne peut se resserrer et s'unir majoritairement,
contre les 5%, qu'en période de forte crise.
Alors, la vraie gauche
doit-elle toujours tendre vers la «dictature
du prolétariat» ? Saurait-elle
la maîtriser pour la rendre, à terme, vivable
pour les 95% ? Après l'échec du communisme,
on peut en douter. Ou bien, ne pouvant le faire, doit-elle
considérer qu'il suffit de lutter, ici et là,
de la base, contre un Etat, toujours plus impératif,
plus libéral, moins écologique, "contre
nous" ? Cette lutte est pro-démocratique,
mais insuffisante. L’échec est inscrit dans
la démarche.
La démocratie
qui redonnerait au peuple le maximum de pouvoirs de gouvernement,
par un changement radical de Constitution, serait un réducteur
et régulateur des tendances oligarchiques.
Au
fur et à mesure de son développement et
de l'habitude du peuple à la maîtriser, elle
les combattrait.
Aucune solution n'est
satisfaisante, si elle ne passe par un projet approfondi
de rénovation démocratique de la Constitution
de notre République – retrouver la souveraineté
en s’appropriant l’Etat – qui fasse
apparaitre les grandes différences avec cette « gauche »
qui l'a portée des années, en y renonçant,
chaque fois qu'elle accédait au pouvoir politique
national, et cette extrême droite, avec laquelle
une confusion sur le « populisme »
est savamment entretenue.
En fait, ce qu'il manque,
c'est une idéologie démocratique fondée
sur les éléments d'un degré
de démocratie qui permette de laisser
le peuple décider à quel niveau de démocratisation
s'avancer. Quelle proportion de démocratie directe
est à introduire dans le système représentatif
? Quel minimum de référendum assaini, pour
savoir ce que le peuple décide directement, quand
et comment ? Quel contrôle des élus
(statut et durée des mandats, renouvellement et
cumul, corruption) ? Quel contrôle sur l'économie
? En réaffirmant des éléments forts
sur le droit d'asile, celui du droit au logement et à
la santé opposables, etc., la différence
avec l'extrême droite serait claire.
La démocratie
qui redonnerait au peuple-tous les gens,
en conservant à chacun l'égalité
de citoyenneté, serait un réducteur et régulateur
des tendances oligarchiques. Le maximum de pouvoirs de
gouvernement, serait aux mains des 90 ou 95% ayant inévitablement
la majorité, sur les des 5 ou 10%. Le peuple triompherait,
malgré les discriminations sommaires dans lequel
on l'enferme ou le combat.
Oui, le peuple existe.
S'il est souverain,
si la démocratie existe, il lui suffit de décider.
Mais la Constitution
de la Vème gère notre vie politique ;
une nouvelle présidentielle semi-monarchique se
profile qui peut encore figer le paysage politique pour
cinq ans. Il est urgent d'agir si l'on ne veut pas continuer
de subir, subir, subir, comme des moutons de Panurge.
|
|