Ces thèmes sont approfondis
dans l'essai :


DEMOCRATIE
le nom volé d'une idée violée
de
Jean-Claude Martin

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Libres Propos

PROPRIETES DE LA DEMOCRATIE
La décision démocratique directe par votes consécutifs OUI-NON (référendums) est équivalente à un cheminement sur un réseau de voies croisées (choix droite ou gauche à chaque carrefour).


Le modèle de probabités du "random walk problem" montre que l'indépendance totale des individus disloque une société confrontée à des choix difficiles.

Un lien social est donc nécessaire. L'attrait de l'union doit être plus fort que le désir de totale liberté individuelle. Par suite, les choix majoritaires ne doivent pas être inconciliables avec l'intérêt des minoritaires .
La démocratie doit être douce pour préserver l'unité sociale.

« La démocratie, ce n'est pas la loi de la majorité, mais la protection de la minorité.»

albert camus


« ... c 'est la loi de la majorité, respectant comme il convient le droit des minorités.»

clement atlee


« La démocratie, d'après l'idée que je m'en fais, devrait assurer au plus faible les mêmes opportunités qu'au plus fort. »

gandhi


Il n'y a pas dans le même homme réel, le citoyen qui jubile quand l'être de chair et de sang se lamente ou souffre.

UNE ANALYSE DES IMPLICATIONS LOGIQUES DE LA DECISION DEMOCRATIQUE EST INDISPENSABLE

 

On n'a aucune expérience valable de la démocratie telle qu'elle ressort de l'idée d'origine, appliquée à grande échelle et dans les conditions d'aujourd'hui. Or, si le progrès humain existe et a un sens, ces conditions devraient être plus favorables qu'à l'époque athénienne. Si l'on veut pouvoir décider d'adopter une plus large pratique de la démocratie directe, l'utiliser correctement, voire même la rejeter, en toute connaissance de cause et sans préjugé, ni pollution due aux vicissitudes de l'Histoire, il convient de reprendre à la base, l'analyse logique de la décision démocratique et des implications de la règle majoritaire.

 

UNE SOCIETE D'INDIVIDUS ABSOLUMENT LIBRES ET INDEPENDANTS (ANARCHIE) CONFRONTEE A DES CHOIX DIFFICILES SE DISLOQUE

 

Dans l'essai universitaire, sur lequel on s'appuie ici, a été d'abord étudiée l'application de la décision démocratique, dans une société d'individus indépendants – dont on n'a pas a priori différencié les capacités –, confrontés à des choix difficiles. Le support en a été la méthode statistique dite du «  random walk problem  » (voir ci-contre) . Le premier résultat obtenu est que, dans cette extrémité de totale indépendance et liberté, le groupe de départ se disperse progressivement. On peut en déduire que, si l'anarchisme, en tant que réaction à la tyrannie trouve une justification, l'anarchie, n'est pas recevable comme modèle de démocratie absolue, parce que, faisant éclater la société, elle n'est pas un système de gouvernement social.

 

DEMOCRATIE ET LIEN SOCIAL

 

La décision démocratique , dans la mesure où elle doit dégager un choix unique, impose la règle majoritaire – la plus objective qui soit dans une délibération au suffrage universel ou référendum. La minorité ne peut pas suivre la voie qu'elle souhaitait. Il en résulte pour ses membres, une tension entre « l'attrait » du choix personnel et celui de l'union (ou lien social), comparable à l'opposition de deux forces en Mécanique, ou de deux pouvoirs d'attraction. On conçoit que de tels conflits puissent aller jusqu'à la désobéissance ou la révolte.

 

En démocratie directe totale, à défaut de ce que les volontés – les intérêts ? – de chacun coïncident, la cohésion sociale nécessite que le lien social soit assez fort pour résister à ces tensions et que chaque individu puisse accepter ainsi, de son plein gré, la décision qu'il ne souhaitait pas. Les régimes autoritaires l'imposent, eux, de gré ou de force.

 

Dans une société humaine « unie » où les individus ne sont plus indépendants, chaque individu est sujet à l'influence de liens sociaux de nature et portée très diverses, du lien à l'espèce, à la famille, à la communauté, jusqu'à ceux qu'impose, par ses lois et la force publique, l'organisation « en vigueur », plus ou moins évoluée. Il apparaît que, selon qu'ils sont immatériels ou matériels, ils sont l'effet sur l'individu d'informations ou d'énergie qui sont des éléments constitutifs de pouvoirs dont l'effet est d'autant plus sensible qu'ils seront opposés et altèreront les mêmes types d'éléments de pouvoirs mis en action par la volonté individuelle.

 

EMERGENCE D'UN POUVOIR CENTRAL

 

Par le seul fait de la règle de décision majoritaire, un pouvoir central émerge , au moins de la majorité sur la minorité. Il est, certes réversible, si les majorités alternent, car il peut être, tour à tour, favorable ou défavorable à l'individu, mais c'est un pouvoir que certains subissent, assorti de la perte, au minimum momentanée, de leur liberté d'action.

 

Dans la théorie du contrat social , selon laquelle tous les citoyens auraient décidé librement qu'il régirait la société, les règles acceptées sont censées ne pas contraindre, donc, ne pas priver de liberté. N'en déplaise à ROUSSEAU et autres, l'objectivité de l'analyse des rapports individu-société, qu'elle soit menée au plan théorique, comme ici, ou selon l'observation des situations, contraint à affirmer qu' un pouvoir accepté reste un pouvoir subi, si ses effets sont opposés à la volonté ou à l'exercice des pouvoirs individuels.

Indépendamment de toute autre cause, l'accumulation de votes favorables à une même majorité, imposant ses vues sans conciliation, a tendance à provoquer la génération spontanée des classes sociales. En effet, en même temps qu'elle renforce le pouvoir central, elle génère une inégalité de pouvoirs individuels qui, si l'on se réfère aux conclusions, tirées sur leurs différentes formes, sont aussi bien attachés aux possessions de biens matériels et d'argent, qu'aux droits purement politiques. A contrario, par la possibilité de votes renversant la tendance, ce régime est tout particulièrement apte, si le peuple le décidait, à la régulation des inégalités.

 

UNE DEMOCRATIE DOUCE AUX INDIVIDUS

 

L'idéalisation de la République et du citoyen, empêche de voir que la bonne démocratie devrait être une démocratie douce à ses ressortissants. La règle de la majorité est une règle par défaut, celle du consensus, qui exprimerait la volonté de tout le peuple, si elle était possible, serait l'idéale. Il faudrait, pour approcher de ses avantages, qu'aucun vote ne puisse amener de décision fortement nuisible aux intérêts de la minorité. Le Pouvoir y serait peu contraignant et la loi entraverait peu la liberté individuelle. Les tensions sociales resteraient faibles et l'unité indestructible.

 

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