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dans l'essai :


DEMOCRATIE
le nom volé d'une idée violée
de
Jean-Claude Martin

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ORGANISATION ET DEVELOPPEMENT SOCIAL

Parmi les critères qui président à l'organisation de la société, le critère démocratique, qui concerne les prises de décision (le délibératif), est primordial. Mais il n'est pas le seul.

En vue du bien-être individuel et collectif, les actions entreprises et leurs effets ( du domaine de l'exécutif), doivent aussi satisfaire des critères d'efficacité sociale.


Répartition des tâches et coordination, génèrent métiers professions, organigrammes et finalement, place dans la société, qui donnent ou enlèvent des pouvoirs et libertés à chaque individu.



La tendance à l'égalité qui est aux fondements de l'idée de démocratie, en souffre inévitablement.

L'ancien directeur du département américain de Planification politique, oppose ces deux critères.

 

" Si d'aventure, était posée aux grandes masses populaires la question de savoir si elles préfèrent des institutions vraiment démocratiques ou bien la sécurité et un travail assuré, il faudrait beaucoup d'audace pour affirmer dans une perspective historique, que dans un sondage semblable, c'est la démocratie qui l'emporterait. "


Georges KENNAN


Le bon accomplissement de la démocratie, exige au contraire de rechercher, sans cesse, les conditions de leur convergence et de les remplir.

L'ORGANISATION DE LA SOCIETE VISE A SON EFFICACITE

 

L'objet primordial de l'organisation de la société est exécutif. Il s'agit, quel que soit le mode de gouvernement général en fonction, de répartir entre les individus les tâches nécessaires à la survie, la vie, le bien-être, voire le bonheur – selon le niveau d'efficacité atteint –, au profit, soit d'une caste ou catégorie sociale, soit, pour la démocratie, de tous les gens (le peuple).

 

A partir d'un certain développement social, ne serait-ce que par la croissance du nombre des membres, apparaît la nécessité d'une répartition des tâches et de spécialisation des individus et groupes (corporations, organes sociaux, etc.).

C'est une méthode humaine, traditionnelle, de faire face à la complexité croissante, en résolvant les problèmes par parties. On ne peut atteindre ainsi l'optimum absolu et permanent, mais espérer des optima particuliers, plus ou moins durables, en un domaine ou un autre. En général, même si une théorie d'organisation est élaborée, c'est par diversification des tentatives et exploration des possibilités qu'on procède, pour arriver à une organisation qui s'impose. Ensuite, elle se fixe, jusqu'à ce qu'il apparaisse nécessaire, le plus souvent avec retard, de la modifier.

 

DEMOCRATIE ET EFFICACITE

 

L'organisation des sociétés s'étant stratifiée au cours du temps, n'est assurément pas la meilleure possible. En conséquence, si un dilemme efficacité-démocratie semble y exister, il faut éviter de le confondre avec un défaut ou un dilemme qui serait propre à l'organisation établie, hors influence du principe démocratique.

 

Pour satisfaire ces objectifs fondamentaux de survie, bien-être, qui requièrent l'efficacité de l'organisation sociale, la démocratie, pas plus qu'un autre régime, ne peut s'envisager sans qu'un système exécutif des fonctions nécessaires à assurer, soit mis en place. Cela implique une délégation de souveraineté populaire en matière d'action de gouvernement et, partiellement, de décision, pour celles qui sont propres à l'exécution des tâches. C'est là que se joue la résolution du dilemme.

 

Si l'exécutif a trop de pouvoirs, le caractère démocratique du régime est affaibli ; s'il n'en a pas assez, pour bien réaliser les fonctions nécessaires, l'efficacité sociale en pâtit.

 

La solution consiste à mettre en place un contrôle de l'exécutif, par le délibératif – le peuple en démocratie pure –, avec possibilité de corriger ses dérives, plutôt qu'à trop le ligoter. Le mode de contrôle devrait être décidé démocratiquement et les corrections suivraient les délibérations populaires. Il est aisé de concevoir la signification, aujourd'hui, d'une telle conclusion.

 

Le système d'économie de marché en place, qui ne paraît pas pouvoir être changé radicalement – après l'échec des pays communistes –, générant des excès de pouvoir, des injustices et inégalités sociales, ainsi que d'énormes pollutions – la course au profit, limitant les dépenses de préservation de l'environnement –, il est de plus en plus évident que, dans un sens de démocratie, voire simplement d'humanisme, il doit lui être imposé des règles, concernant, notamment le partage des richesses et les effets sur l'écosystème. Cette conclusion rejoint celles de l'économiste STIGLITZ, quand il traite du «  déficit démocratique de la mondialisation  ».

 

Par le fait qu'il accumule des pouvoirs à une échelle immensément plus grande que celle de l'individu, tout système exécutif est liberticide, mais selon la grille d'analyse qui permet de mesurer les divers effets à l'aune du pouvoir au sens généralisé, la réussite d'un exécutif de qualité peut offrir, en contrepartie, aux citoyens, des possibilités nouvelles (par exemple sous forme de pouvoir d'achat) qui leur octroient de nouvelles libertés.

 

Répartissant les pouvoirs, la démocratie est naturellement un régime de partage des richesses. Nous avons vu, en effet, que les moyens matériels étaient des éléments actifs (énergie) de pouvoirs. C'est la raison pour laquelle, elle ne peut s'épanouir dans un pays trop pauvre.

 

Le sens large donné à la notion d'exécutif – tout ce qui est utile à l'action, alors que le législatif est relatif à la prise de décision qui précède –, découle de la conception que nous avons dû donner, par objectivité et réalisme, à la notion de gouvernement : tout ce qui agit sensiblement sur la conduite de la société. Ainsi la question de la séparation de l'Exécutif et du Législatif en tant que « Pouvoirs » faisant partie du « Pouvoir » central – même si elle est importante, puisqu'il s'agit de pouvoirs fonctionnels considérables –, n'est qu'une des questions d'organisation et de coordination de tous les pouvoirs qui influent sur la conduite de la société, en vue du meilleur fonctionnement possible. A trop focaliser l'attention sur ce problème, auquel on adjoint la question du Judiciaire, on risque d'oublier l'essentiel :

 

Le Législatif est à assumer, autant que possible, par le peuple, car c'est lui le souverain. Les personnes chargées de remplir des fonctions exécutives lui doivent des comptes, car leur rôle est de le servir !

 

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