Ces thèmes sont approfondis
dans l'essai :


DEMOCRATIE
le nom volé d'une idée violée
de
Jean-Claude Martin

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Libres Propos
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Un essai sur
LE POUVOIR

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LA NATURE DU POUVOIR

Le pouvoir :

 

« … se demander quels contenus assignables on peut viser lorsqu'on fait usage de ce terme majestueux, globalisant et substantificateur. »

 

MICHEL FOUCAULT

« Il me paraît assez triste de constater qu'à son stade actuel, la terminologie de notre Science Politique est incapable de faire nettement la distinction entre divers mots clefs tels que "pouvoir", "puissance", "force", "autorité" et, finalement, "violence", dont chacun se réfère à des phénomènes distincts et différents. »

 

ANNAH AHRENDT

 

LES INNOMBRABLES "POUVOIRS DE GOUVERNEMENT"

« La démocratie est un régime politique dans lequel le peuple, avec ses classes inférieures, possède les pouvoirs de gouvernement de la société ».Il ressort de la définition ainsi établie (THEMES précédents), que la démocratie est essentiellement une question de possession de pouvoirs par le peuple.

 

Mais quels pouvoirs sont à considérer, parmi le nombre incalculable et de types variés qui peuvent être dénombrés ? On considère, en général, qu'il s'agit du Pouvoir, c'est à dire des pouvoirs politiques institués, aux mains du Gouvernement élu par le Peuple, et qui sont définis par la Constitution et les lois de l'Etat... et on en reste à une conception de la démocratie limitée à la "chose" qu'on en a faite.

 

Or, de la même façon que la qualité de la démocratie dépend de la conception qu'on a du peuple souverain – sont-ce les gens de chair et de sang ou bien l'entité théorique Peuple ? –, elle dépend fondamentalement de ce qu'on inscrit ou exclut dans les pouvoirs de gouvernement qui donnent un contenu concret au principe de souveraineté populaire.

 

Objectivement, les pouvoirs de gouvernement qui comptent sont tous ceux qui ont une importance réelle sur la conduite de la société et les conditions de vie de la majorité des gens, et non pas seulement ceux qui constituent, constitutionnellement, le Pouvoir central des Etats. Quel est, en effet, le pouvoir réel du peuple d'une république africaine de droit constitutionnel français, qui n'a pas le pouvoir d'exploiter ses matières premières, celui de les transformer, ni d'éduquer, nourrir, soigner correctement ses enfants ? Quel est, encore, celui du peuple d'un pays où des clans armés sont plus puissants que la Force publique, même s'il peut, en droit, voter des lois sur le maintien de l'ordre et la sécurité ? L'un comme l'autre, n'ont que des pouvoirs de principe et non de fait, des droits non suivis d'effet.

 

LE POUVOIR : UNE NOTION FLOUE DONT LA NATURE RESTE A PRECISER

 

Pour mieux connaître ce qu'est ou pourrait être, la démocratie et, donc, être à même de proposer des améliorations des régimes qui s'en réclament, il faudrait savoir dénombrer les pouvoirs agissant ou susceptibles d'agir, savoir comment ils s'articulent, comment ils peuvent se combiner et faire qu'un grand pouvoir naisse de l'assemblage de petits, différents, comment un grand pouvoir complexe peut être démantelé, si l'une de ses composantes est annihilée, bref, être capable de connaître les éléments fondamentaux de tous les pouvoirs, leur fonction et leurs relations. A cette fin, il est indispensable de connaître la nature du pouvoir, s'il en a une, unique, et si elle recouvre tout ce qu'on considère comme des pouvoirs. Or, de l'aveu même de beaucoup d'auteurs, le pouvoir demeure une notion confuse et sa nature reste encore à préciser.

 

« La notion de pouvoir est l'une des plus confuses qui soit. Rarement approfondie, souvent utilisée, elle suggère, plus qu'elle ne définit. Impressionne plus qu'elle n'informe. Elle est l'alliée privilégiée de tous ceux qui, pressés d'en finir, veulent faire l'économie du raisonnement tout en gardant l'apparence de la rigueur. Le mot se tord au fil des lignes, épouse l'argumentation au lieu de la contraindre. Victime de sa force de persuasion, la notion de pouvoir peut actuellement tout dire. Elle ne dit donc pas grand chose. » Alain LEROUX (La France des Quatre Pouvoirs, PUF, 1989)

 

On ne saurait, évidemment, en rester à ce constat de carence. En examinant l'ensemble des travaux socio-philisophico-politiques existants, on note un début de réponse chez Robert DAHL et Michel FOUCAULT, dont on peut rapprocher les conclusions dans une définition combinée, telle que :

 

«  Le Pouvoir d'un sujet agissant A sur un sujet agissant B, est la capacité de A d'obtenir, par son action, une action de B, que B n'aurait pas faite sans l'action de A.  »

 

INFORMATION ET ENERGIE SONT LES ELEMENTS CONSTITUANTS DE TOUT POUVOIR

 

FOUCAULT a déterminé que la nature du pouvoir est "de l'action sur de l'action". Le seul problème est que l'action est, elle-même, de nature variable, soit énergétique, soit informative. Des exemples concrets d'exercice et relations de pouvoirs, permettent de le constater. Le sujet A peut agir sur B, par communication d'une connaissance (celle d'un danger, d'une loi, etc.) ou d'un ordre, qui sont des informations, ou par de l'énergie (le travail ou la contrainte d'une force, le coup d'une arme, etc.). Il apparaît ensuite qu'une information ne participe d'un pouvoir que si elle est capable de déclencher une énergie. Par exemple, la connaissance du maniement d'un fusil ne donne du pouvoir que si l'on possède des munitions susceptibles d'exploser. Pareillement, une énergie non commandée par une information (décision humaine directe ou signal la transmettant) ne constitue pas, à elle seule, un pouvoir : c'est le cas de la puissance incontrôlable d'un cyclone, d'un raz de marée ou d'un tremblement de terre, alors qu'un bombardement est l'exercice d'un pouvoir.

 

Les travaux du Professeur Jean-Claude MARTIN, auxquels il est fait, ici, référence, démontrent que  tout pouvoir se compose d'une information déclenchant une énergie, ou d'ensembles en chaîne d'informations clés du déclenchement d'énergies et d'énergies déclenchables par chacune de ces informations-clés . Il est de nature info-énergétique.

 

Information et énergie sont des concepts bien définis et généralisés du savoir moderne de base, étayés par les découvertes scientifiques du XXème siècle. Ils ne peuvent être confondus avec aucun autre, mais chacun peut avoir des formes diverses. Par exemple, une information peut tout aussi bien être une parole, un écrit, un geste, une forme, qu'un influx nerveux, un signal électrique codé. L'énergie n'est pas seulement produite par l'électricité, le pétrole, ou le charbon ("énergies" traditionnelles), mais le travail humain, animal ou de toute force existante ; depuis la généralisation qu'en a faite EINSTEIN, la matière est de l'énergie. Par l'échange et le commerce, toute richesse et l'argent en sont l'équivalent pratique, puisqu'ils permettent d'en obtenir.

 

Parce qu'on décèle la même nature dans les capacités humaines – l'information-volonté ou pulsion qui déclenche l'énergie propre de chacun –, aussi bien que dans l'action d'un être humain ou d'un groupe (sujet A), sur un ou plusieurs autres êtres (sujet B) que sur des animaux ou des choses, la conception nouvelle du pouvoir à laquelle on aboutit est extrêmement générale. Elle offre donc des perspectives étendues dans l'analyse des rapports et relations de pouvoirs que d'autres interdisaient, sans pour autant empêcher, qu'à travers l'examen de la partie informative du pouvoir, les analyses psychologiques, sociologiques ou philosophiques, gardent toute leur place. Un exemple : si l'on s'en tient à la limitation, propre à de nombreux auteurs, selon laquelle, le pouvoir ne s'exercerait que sur les ëtres et non sur les choses, le pouvoir de production, le pouvoir d'achat, si importants en économie et politique, ne peuvent être traités, alors qu'ils s'incluent dans des chaînes de relations entre patrons et employés ou producteurs et consommateurs, à travers desquelles on ne peut nier que des rapports de pouvoirs soient en jeu permanent.

 

PREMIERES CONCLUSIONS PRATIQUES

 

L'ACCUMULATION D'INFORMATIONS (CONNAISSANCES OU SAVOIRS, DROITS, ETC.) OUVRE DES ACCES POSSIBLES A DES POUVOIRS A CONDITION QUE CES INFORMATIONS PUISSENT METTRE EN JEU UNE ENERGIE (DES MOYENS) QUI PRODUISE UN EFFET CONCRET.

 

LE CONTRÔLE D'ENERGIE OU DE SON EQUIVALENT SOUS FORME D'ARGENT OU RICHESSES DIVERSES, PERMET L'EXERCICE D'UN POUVOIR.

N.B. L'examen des divers types de pouvoirs (rubrique suivante des THEMES) permettra d'illustrer et approfondir cette analyse du pouvoir.

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