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Los Indignados

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

LE PROGRAMME DE

 

PODEMOS

 

 

1.

 

REDRESSER L'ECONOMIE,

CONSTRUIRE LA DEMOCRATIE

 

2.

CONQUERIR LA LIBERTE,

CONSTRUIRE LA DEMOCRATIE

 

3.

CONQUERIR L'EGALITE,

CONSTRUIRE LA DEMOCRATIE

 

4.

 

RETROUVER LA FRATERNITE,

CONSTRUIRE LA DEMOCRATIE

 

5.

 

CONQUERIR LA SOUVERAINETE,

CONSTRUIRE LA DEMOCRATIE

 

6.

 

SAUVER LA NATURE,

CONSTRUIRE LA DEMOCRATIE

 

 

 

 

 

 

 

 

 

ECRIT ANTERIEUR SUR LA SITUATION EN ESPAGNE

(cliquer sur le nom pour atteindre la page correspondante)

- La Crise en Espagne - Chomage et rigueur sociale - Le libéralisme antidémocratique du gouvernement RAJOY

A LA SUITE DES INDIGNADOS, L'ESPAGNE S'ENGAGERA -T- ELLE
AVEC PODEMOS
DANS UN CHANGEMENT DEMOCRATIQUE PROFOND ?

écrit en collaboration avec José LOPEZ GUERRA et d'après ses « Chroniques de Madrid »

 

Après avoir vécu de douloureuses décennies, sous la botte de FRANCO, dans la dictature et l’obscurantisme, l’Espagne, monarchie constitutionnelle, nous a étonnés par ses avancées en matière de libertés, notamment en s’affranchissant– en 2005 et 2006, sous son deuxième gouvernement de gauche –, des interdits de l’Eglise, dans lesquels la France républicaine et laïque reste encore empêtrée : mariage homosexuel, procréation médicalement assistée, etc.. Le progrès économique était aussi au rendez-vous ; la croissance du PIB oscillait autour de 3,5% par an, entre 1998 et 2008, et les possibilités de consommation des ménages, augmentaient presque au même rythme (source OCDE).

 

Premières mesures de rigueur.

Avec la crise économique – issue de l´éclatement, en 2008, de la Bulle Immobilière –, qui a fait chuter le PIB aux alentours de -5%, le gouvernement social-démocrate de ZAPATERO (PSOE, 2004-2011), aspiré dans la spirale libérale des préconisations de la Commission Européenne et du FMI, a cru devoir adopter des premières mesures de restriction d’avantages sociaux.

 

Première réaction populaire : Les Indignés.

Dans un mécontentement qui gonflait, la réaction populaire, aussi subite que spectaculaire, du 15 mai 2011, vit le surgissement sur la scène politique et médiatique du mouvement 15 M, dont les participants sont plus connus hors du pays sous le nom d’Indignados. Rendu célèbre par son campement permanent sur l’emblématique place de La Puerta del Sol de Madrid, où il débuta, ce mouvement rassembla des centaines de milliers de personnes dans de nombreuses villes espagnoles et fit des émules dans plusieurs pays étrangers.

Fustigeant l’oligarchie parlementaire et financière, les manifestants, au-delà de la défense des droits sociaux, réclamaient " le pouvoir au peuple", pour l’avènement d’une démocratie réelle.

 

Contrecoup électoral : la Droite au pouvoir.

Mais à l’instar de Mai 68, en France, et en conséquence des seules possibilités de sanction qu’offre le bipartisme en démocratie parlementaire, les élections municipales, régionales et législatives qui suivirent, en cette même année 2011, furent largement remportées par les conservateurs du Partido Popular (PP). Porté par une idéologie néolibérale friedmanienne et une nostalgie rémanente du franquisme, le nouveau gouvernement a multiplié, depuis, les mesures antisociales, en les doublant d’atteintes aux libertés.

(Voir le précédent sujet des Libres Propos : « La crise en Espagne – chômage et rigueur sociale, le libéralisme antidémocratique du Gouvernement RAJOY »).

 

Les manifestations reprennent au rythme des coups portés par le gouvernement.

Dans un premier temps, il aurait pu sembler que le peuple espagnol allait supporter en silence la politique d’austérité conduite par les dirigeants qu’il venait d’élire. Le mouvement 15M connut un reflux, mais le mécontentement populaire sous-jacent persista et se traduisit par des manifestations de plus en plus nombreuses, au fur et à mesure que s’accumulèrent les nouvelles atteintes et abus du gouvernement ou des pouvoirs locaux. Dès Mars 2012, la Modification de la Législation du Travail fut à l´origine d´une grève générale. Par la suite, une succession de manifestations, fortement suivies et souvent durement réprimées par la police, n´ont cessé de se produire :

- la « Marcha Negra » des mineurs d’Asturies et Léon (juillet 2012),

- le rassemblement Autour du Congrès, organisée par la Coordination 25S (septembre 2012),

- la Marche 23F (23 février 2013), dénonçant un coup d’État financier, le jour anniversaire de la tentative de coup d’État de 1981,

- les "Marées" – Marea blanca, du secteur Sanitaire, verde, des enseignants, étudiants et lycéens, roja, des scientifiques et chercheurs, azul, pour l’eau, etc.

Un recul du pouvoir local, sur un projet urbanistique coûteux, à Burgos, encouragea la mobilisation. L’action du collectif PAH, qui obtint l’annulation d'hypothèques, la conforta en montrant aussi que, oui, on peut gagner.

Le slogan : "Si, se puede", fut alors repris dans tous les rassemblements revendicatifs ultérieurs, dont le point culminant fut la Marche de la Dignité (22 Mars 2014) qui vit converger vers Madrid, plus d’un million de personnes, réclamant du pain, du travail, un toit … et la dignité !

 

Le constat de l’échec économique d’une politique ultralibérale menée contre le peuple.

Il faut dire que le résultat de ces années d’austérité croissante, que les dirigeants et experts politico-économiques de la troïka (FMI, Banque Centrale et Commission européennes), saluent pour « la moindre augmentation que prévu, en 2014, de la dette publique », est en fait, catastrophique, tant au plan économique que social. La dette des entreprises non financières et celle des ménages continuent de battre record sur record. Il en est donc de même de la dette totale du pays qui approche les 250 % du PIB. Quant au « retour vers la croissance » de celui-ci, il se fait en oscillant de manière incertaine, sans qu’aucun espoir d’effet positif sur le niveau de vie et l’emploi, n’apparaisse. Les possibilités de dépenses des ménages poursuivent, depuis 2008, leur décroissance annuelle, jusqu’à avoir atteint -5% entre 2011 et 2012. Quant au taux de chômage, il culmine à 26% et atteint plus de la moitié des jeunes de moins de 25 ans (54%) !

On voit donc que cette « politique de la dette », visant à rassurer les marchés, ne réussit qu’à appauvrir et même, affamer le peuple : des écoles restent ouvertes pendant les vacances, pour garantir à des enfants, dont la famille a perdu tous ses revenus, qu’ils ne seront pas privés de leur seul repas journalier, celui de la cantine scolaire.

 

La naissance et le succès croissant d’un nouveau parti : PODEMOS.

Dans la ligne d’action des manifestations et « pour convertir l'indignation en changement politique », afin que les luttes sociales ne soient pas, à nouveau, annihilées par des élections, une trentaine d’intellectuels, personnalités de la culture, du journalisme, et du syndicalisme, ont publié, les 12 et 13 janvier 2014, le Manifeste Mover ficha. Cette déclaration exprimait la nécessité de lancer un processus politique participatif et de présenter des candidatures aux élections européennes de mai 2014, en vue d'opposer des idées de gauche aux politiques de l'Union Européenne, concernant la crise économique. Elle préconisait, en outre, le développement d´un changement constitutionnel et l´établissement d´une « démocratie participative et référendaire ».

Un nouveau parti fut créé, le 11 mars 2014, sous le nom de PODEMOS (Nous Pouvons) qui reprend et concentre en un mot, le cri d’espoir populaire des manifestants. Le Professeur Pablo IGLESIAS, bien connu par les émissions télévisuelles de la Tuerka – qui allient analyses pertinentes et contrepoint satirique –, fut élu à la tête de sa direction collégiale.

La liste présentée aux élections européennes de Mai obtint 5 sièges au Parlement Européen, plaçant ce mouvement en quatrième position des partis en lice, à peine deux mois après sa création.

 

Mais la Droite, considérant que les urnes lui donnaient une victoire renouvelée, se crut autorisée à aller plus loin et à s’attaquer, dans un projet de loi (fin 2014), à la liberté de manifestation et de réunion « troublant l’ordre public », telle qu’elle l’entend.

Elle lança, aussi, une tentative d’abrogation de la loi autorisant l’IVG.

Des privatisations de logements sociaux mirent à la rue, en hiver, des familles nécessiteuses, parfois avec bébé.

 

L’opinion, confortant les manifestations passées et prenant de plus en plus confiance en PODEMOS, le plaça, pour la première fois, dans un sondage publié par El Pais, en novembre 2014, en tête de tous les partis, avec 27,7 % des intentions de vote.

En ce début de l’année 2015, un nouveau sondage confirme la position prépondérante de PODEMOS avec 28,2% des intentions de vote, devant le PSOE (23,5%) et le PP qui dégringole à 19,2% (contre 44,6% de sufrages obtenus aux législatives de 2011).

Ce retournement d’opinion traduit, non seulement, une volonté d’en finir avec une politique d’austérité impuissante à juguler la crise et avec le bipartisme traditionnel PP-PSOE, mais un écœurement généralisé devant les nombreuses corruptions révélées.

 

Un processus de changement démocratique exemplaire.

On assiste là, à l'avancée d'un processus de démocratisation exemplaire en ce qu’il ne se limite pas à des luttes ou à des réalisations particulières menées démocratiquement, comme le sont les "communs", mais qui, de manière non violente, quoique déterminée et partant du peuple, lui-même, vise à changer la société, par conquête des pouvoirs de gouvernement, i.e. par réappropriation de l'Etat

Le programme en six points (voir ci-contre) du nouveau parti PODEMOS qui en est issu, vise, non seulement, à résoudre les difficiles problèmes qui se posent à l'Espagne et son peuple, mais à la transformer en transformant l'Europe, selon un idéal démocratique prioritaire que symbolise et souligne le leitmotiv CONSTRUIR LA DEMOCRACIA en tête de chacune des parties.

Les convergences sont importantes, entre les mesure envisagées et celles qui sont présentées ici (voir le Thème « Changer les démocraties»).

Et les fondateurs et nombreux contributeurs à l'élaboration participative de ce programme, ne partagraient-ils pas cette conclusion, qu'induisent tous les échecs antérieurs, selon laquelle "l'avenir de la Gauche (serait) de retrouver l'esprit qui animait ses valeurs fondatrices, à travers la défense du peuple, en recentrant ses projets de réforme sur la réalisation de la démocratie la plus avancée possible, par nature, égalitariste et "partageuse" .

(Voir le Thème"Avenir et Démocratie").

 

Les conditions de réussite.

Il serait prématuré de dire si la victoire électorale de PODEMOS se produira et encore moins si elle conduira l'Espagne vers une démocratisation avancée, la réduction des inégalités, la justice sociale et si le redressement économique s'ensuivra

Dans le contexte concret du système parlementaire, en Espagne, il faudrait que, d’abord, l'Izquierda Unida (IU) se joigne à PODEMOS – le livre d'entretiens de son ancien leader Julio ANGUITA pour la Constitution d'une IIIème République devrait l'y prédisposer –, mais ce ne serait pas suffisant, pour obtenir une majorité absolue. La question est donc de savoir si le PSOE, sachant reconnaître ses erreurs et retrouvant la fibre socialiste qui fut la sienne, renforcera le mouvement. L’écueil des marchandages de coalition, pourrait se révéler funestes.

Les stades ultérieurs constituent un grand-œuvre : changer la Constitution en y introduisant tous les garde-fous anti-oligarchiques, réaliser la revendication "le pouvoir au peuple" des Indignés, en instaurant des référendums assainis, etc..

On ne peut ignorer qu’un peuple qui souffre préfère le pain à la parole. La résolution de la crise économique, avec la restauration des droits sociaux amputés, sera le défi à relever. Il sera d'autant plus difficile que les dirigeants européens n'offriront aucune facilité. On a compris, dès sa création récente, au vu des clés de répartition par pays de l’EQE de 60 Milliards d'euros/mois, pour le rachat des dettes souveraines, que l’objet principal n’était pas d’aider les pays en difficulté qui refuseraient d’appliquer le même type de conditions drastiques qu’ont toujours imposées aux Etats, la BCE et la Commission européenne.

Faudra-t-il alors, après audit, en annuler une partie ou la suspendre ? Il est à noter que quelques économistes, dont STIGLITZ, osent aujourd'hui aller jusqu'à recommander de telles solutions.

 

Après le succès de SYRIZA en Grèce et l'Espagne , avec PODEMOS, s'il l'emporte, verra-t-on l'Europe du Sud donner naissance à des démocraties qui ne volent leur son nom ?

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